RECHERCHES SUR L'ANCIEN GRAND SÉMINAIRE DE BAYONNE (-1905)
ET SUR LE NOUVEAU (1914-1974)
— Frédéric Sorhaitz —
L'ANCIEN GRAND SÉMINAIRE DE BAYONNE : PLAN D'IMPLANTATION ET PHOTOGRAPHIES
1936.
Vue aérienne de l'ancien grand séminaire de Bayonne. À
l'intersection à gauche se trouve aujourd'hui un rond-point au-delà
duquel se trouve, à gauche, le nouveau grand séminaire devenu la
Cité des Arts. La place en forme de demi-cercle (photo) de l'avenue
de Lahubiague existe toujours. L'ancien grand séminaire et ses
terrains ont été remplacés par la cité Lahubiague.
1926.
Plan parcellaire de l'immeuble de l'ancien grand séminaire et de ses
dépendances. Source : Communauté d'agglomérations
Années 1920. Côté sud. Source : Recherches sur la ville et sur l'Église de
Bayonne, Manuscrit du chanoine René Veillet, avec des notes et des
gravures des abbés V. Dubarat et J.-B. Daranatz, tome III, 1929
Années
1920. Côté nord. Au premier plan : le séminaire confié aux doctrinaires par
Mgr Druillet et l'ancienne chapelle. Source : Recherches sur la ville et sur l'Église de Bayonne, Manuscrit du
chanoine René Veillet, avec des notes et des gravures des abbés V.
Dubarat et J.-B. Daranatz, tome III, 1929
L'ancien
grand séminaire, désaffecté en 1906, servira ensuite à loger les
familles modestes de Bayonne. C'est là que plus tard, dans les
années 1950, seront construites les premières habitations à loyer
modéré de la ville : La cité Lahubiague. Source de cette photo et des suivantes : Pôle d'archives de Bayonne
À
gauche de l'ancien grand séminaire, les prémices de la cité
Lahubiague
La
cité Lahubiague prend de l'ampleur avant la démolition des derniers
vestiges de l'ancien grand séminaire
Bains
douches de Lahubiague
LE NOUVEAU GRAND SÉMINAIRE DE BAYONNE : TRACES ÉCRITES ET PHOTOGRAPHIES
Chapelle de l'ancien grand séminaire (en bas à droite) et vue du nouveau grand séminaire (au fond) qui depuis 1974 abrite le conservatoire de musique
1914
« C'est
aujourd'hui à 3 heures de l'après-midi que Monseigneur Gieure,
Évêque de Bayonne, a procédé à la pose de la 1re
pierre
du nouveau Grand Séminaire qui sera construit sur le domaine de
Sainte-Croix. » (Le
Courrier de Bayonne et du Pays Basque,
lundi 2 mars 1914)
« Lundi
2 mars, à 3 heures, Mgr l'Évêque a posé la première pierre du
nouveau grand séminaire. Assistaient à cette cérémonie, qui a été
très simple : MM. Les vicaires généraux, les membres du
chapitre, le curé-archiprêtre de la cathédrale et quelques autres
ecclésiastiques, parmi lesquels M. Le supérieur du grand
séminaire ; MM. Guichenné, Ythurbide et Laxague, avocats ;
MM. Saint-Vanne, architecte, et Decham, entrepreneur. Monseigneur a
prononcé une courte allocution. On annonce que les travaux de
maçonnerie sont confiés à la maison Décham, ceux de charpente à
la M. Bertrix : ceux de zinguerie à M. Bordères ; ceux de
peinture à M. de Véquy ; ceux de serrurerie à M. Lebas, et
ceux de plâtrerie à MM. Mimiague frères. » (La
Semaine de Bayonne,
4 mars 1914)
« Lundi
dernier 2 mars, jour où l'Église célébrait la fête de saint
Léon, l'évêque martyr de Bayonne, une cérémonie, touchante dans
sa simplicité, avait lieu sur le plateau de Sainte-Croix. Mgr
l'Évêque procédait à la pose et à la bénédiction de la
première pierre du nouveau Grand Séminaire. La cérémonie a eu
lieu sans bruit, sans éclat, dans une stricte intimité, comme il
convenait dans les temps que nous traversons. Monseigneur avait
invité MM. les vicaires généraux, MM. les chanoines, M. Le
supérieur et M. L'économe du Grand Séminaire, MM. les curés de la
ville. Trois notables de la cité épiscopale qui sont, on le sait,
le conseil de l'évêché pour les affaires de jurisprudence et la
sauvegarde des intérêts diocésains, M. Guichenné, député, M.
Laxague, avocat, M. Yturbide, avocat, entouraient l'évêque. Le
clergé diocésain était représenté par le premier groupe ;
le second groupe représentait les catholiques des Basses-Pyrénées.
Après une brève allocution, Monseigneur bénit la première pierre
dans laquelle est scellée une boîte de plomb qui contient sur
parchemin le procès-verbal de la cérémonie. Copie de ce
procès-verbal est lue par M. Le Chanoine Lasserre,
secrétaire-général de l'évêché. Avant de terminer la cérémonie,
Monseigneur récite avec l'assistance quelques prières afin
d'appeler les bénédictions du ciel sur les bienfaiteurs actuels et
futurs de l’œuvre, et aussi afin que les entrepreneurs et les
ouvriers soient gardés de tout accident pendant la durée des
travaux. » (Le
Bulletin religieux,
dimanche 8 mars 1914)
« La
première pierre fut posée et bénite le 2 mars 1914, le jour où
l'Église de Bayonne célébrait la fête de saint Léon, son premier
évêque. La cérémonie eut lieu sans bruit, sans éclat, pour ainsi
dire dans une stricte intimité ! Il y avait là, cependant,
avec les autorités diocésaines, les chanoines du Chapitre et tout
le clergé de la ville. Des laïcs entouraient l'évêque, trois
notables bayonnais qui étaient le conseil de l'Évêché pour les
affaires de jurisprudence et la sauvegarde des intérêts
diocésains : M. Guichenné, député, MM. Laxague et Yturbide,
avocats. Étaient également présents l'architecte, M. Saint-Vanne
et le chef de chantier, M. Sauces. Le chroniqueur du Bulletin
Religieux écrivait le 8 mars suivant : ' Le chantier
est dès aujourd'hui en pleine activité ; les travaux seront
rondement menés, toutes les adjudications étant terminées et
chaque entrepreneur étant parfaitement outillé '. Mgr Gieure
voulut reproduire à Bayonne l'architecture du Grand Séminaire
d'Aire dont il avait été le Supérieur et il se montra sur ce point
intransigeant. » (Bernard
Goïty, Secrétariat de l'Évêché de Bayonne, Histoire
du diocèse de Bayonne, 2007, p. 407)
1918
1918
« Nous croyons savoir que le nouveau grand séminaire a été loué par l'administration diocésaine à l'autorité militaire américaine. Ce magnifique établissement n'est pas encore complètement terminé mais, d'après nos renseignements, les officiers américains se chargent de pousser activement les travaux qui permettront de le rendre habitable. » (Le Courrier de Bayonne et du Pays Basque, 22 juin 1918)
1919
Lettre
de Mgr l'Évêque à M. L'abbé Laurencet, Élève au Grand
Séminaire : « En ce moment, je donne tous mes soins à
l'achèvement du nouveau Grand Séminaire. Je le voudrais digne du
diocèse de Bayonne, digne aussi des jeunes héros qui, au retour de
la guerre, viendront l'habiter. Mais, et je le vois bien, le plus bel
ornement du Séminaire, quoi que je fasse, sera encore cette troupe
de jeunes clercs qui nous reviendra couronnée de lauriers, décorée
de croix de guerre, de croix de la Légion d'honneur. Loin de m'en
attrister, j'en éprouve un légitime orgueil qu'on pardonnera à un
évêque. Je vous bénis affectueusement. Fr. Marie, Évêque de
Bayonne. » (Le Bulletin diocésain, 9 février 1919)
« La
Rentrée des élèves au nouveau Grand Séminaire de Bayonne aura
lieu le jeudi 1er mai
prochain. Aucune date ne pouvait être plus heureusement choisie. Au
jour même de l'ouverture du mois qui lui est consacré, la Reine du
clergé rappelle à Bayonne ses séminaristes absents depuis treize
ans ! Cela portera bonheur aux jeunes élèves. C'est un gage de
la protection du Ciel pour le nouveau Séminaire. Malheureusement, il
n'y aura encore qu'une faible partie du troupeau, le plus grand
nombre des élèves étant sous les drapeaux. » (Le
Bulletin diocésain, 27
avril 1919)
« Retraite
au Grand Séminaire : La première retraite des prêtres
démobilisés vient de s'achever après avoir duré les huit jours
exigés par le Souverain Pontife. Ils étaient une centaine parmi les
plus anciens. La parole de M. le Chanoine Desgranges, toujours
élevée, très littéraire, éminemment sacerdotale a été écoutée
avec un religieux respect par un auditoire avide de recueillir tout
ce qui peut l'aider à se dévouer, encore davantage, dans son
travail si longtemps interrompu. L'aumônier militaire, qui pendant
quatre ans a vu à l’œuvre les prêtres soldats, savait bien de
quelle générosité ils sont capables quand il s'agit du devoir. »
(Le Bulletin diocésain, 4 mai 1919)
« La
rentrée des élèves au Grand Séminaire a eu lieu, comme nous
l'avions annoncé, le jeudi 1er mai. Enfin, la ville de Bayonne
reprend possession des élèves du Grand Séminaire, à la grande
joie de tous ! Cependant le plus grand nombre est encore sous
les drapeaux. On ne compte que douze théologiens et cinquante-cinq
jeunes philosophes. Tous les directeurs, démobilisés, ont repris
leurs cours. » (Le Bulletin diocésain, 11 mai 1919)
« Les
élèves sont enfin tous rentrés au nouveau grand Séminaire de
Bayonne ; tous, sauf ceux qui sont encore sous les drapeaux.
C'est une belle communauté : cent-quarante élèves. L'année a
débuté par une retraite. Le P. Guy, provincial des Franciscains,
l'a prêchée. Il nous revient que cette retraite a été
religieusement suivie et qu'elle laissera des fruits durables de
grâce dans les cœurs des Séminaristes. La clôture de la retraite
a été marquée par une double cérémonie : d'abord la prise
de soutane par un grand nombre de jeunes philosophes, puis une
ordination de deux minorés. C'est la première ordination qui
s'accomplissait dans le nouveau Séminaire. Avant la prise de
soutane, Monseigneur l'Évêque adresse une allocution au jeune
auditoire, exprime les sentiments qui se pressent dans son cœur et
le pénètrent d'émotion : Souvenir de l'expulsion, il y a 14
ans ; abandon du vieux grand Séminaire, l'exil, la guerre, les
morts glorieux, le retour dans un Séminaire nouveau que la foi et la
générosité des fidèles a permis d'édifier et de rendre digne du
diocèse de Bayonne. Ensuite Monseigneur dit aux Séminaristes la
beauté et les exigences de leur vocation. » (Le Bulletin
diocésain, 14 décembre 1919)
1940
« Le
Clergé et le Séminaire en 1940 : Un
grand nombre de prêtres avaient pu rejoindre leurs paroisses ou
leurs collèges après la démobilisation. Il en restait cependant
plus d'une centaine derrière les barbelés, cent cinquante en
comptant les séminaristes. La rentrée du Grand Séminaire avait été
fixée au 1er septembre pour les élèves de philosophie et au 30
septembre pour ceux de théologie. Mais le 6 octobre Mgr
Vansteenberghe annonçait dans le Bulletin
Diocésain
que le Grand Séminaire était réquisitionné et était destiné à
devenir une caserne : ' Notre Grand Séminaire avait ouvert
ses portes. Cinquante étudiants s'y étaient remis au travail,
cinquante autres allaient les rejoindre quand nous fut intimé
l'ordre d'évacuer l'immeuble en ayant soin d'abandonner sur place
tout son mobilier. ' » (Bernard Goïty, Secrétariat de
l'Évêché de Bayonne, Histoire
du diocèse de Bayonne,
2007, p. 458)
1974 : Plan de masse avant transformations pour aménagement du conservatoire. Source de ce plan et des suivants : Communauté d'agglomérations
1974 : Rez-de-chaussée, côté est, avant transformations
1974 : Rez-de-chaussée, côté ouest, avant transformations
1974 : Premier étage, côté est, avant transformations
1974 : Deuxième étage, côté est, avant transformations
1974 : Troisième étage, côté est, avant transformations